Green SEO : réduire l’empreinte carbone de site Internet

Comment j’ai fait économiser 400 tonnes de CO2 par an sur un seul site Internet grâce au green SEO ?

Il est difficile aujourd’hui de faire l’impasse sur les enjeux écologiques. Nous arrivons tous à visualiser l’impact négatif pour la planète d’un emballage plastique jeté par terre, de chauffer une maison mal isolée au fioul, du bilan carbone de voyages en avion à répétition, etc…

Mais vous êtes-vous déjà posé la question de l’impact carbone d’un site Internet ?

Je me souviens encore de mes cours de programmation web en 2003 où l’ont cherchait à optimiser chaque octet pour un chargement correct. On limitait les images au strict minimum et hors de question d’imaginer mettre la moindre vidéo…

Aujourd’hui n’importe quel site est accessible depuis un smartphone, il devient difficile d’imaginer un coût par affichage et encore plus un impact carbone à chaque visite. Encore plus avec les connexions Internet proposant des débits toujours supérieurs et permettant d’afficher quasi instantanément des vidéos en haute définitions.

Comment un site Internet pollue l’environnement ?

Pour faire simple, à chaque demande de page par un internaute, le site va devoir interpréter le code du site, charger les éléments graphiques, photos, publicités puis envoyer la page finale par Internet jusqu’à l’ordinateur de l’internaute. Tout ceci à un coût en machine et en électricité pour les alimenter.

Comment réduire l’impact carbone d’un site Internet ?

En tant que développeur de site, on peut améliorer le code pour limiter ce processus. En tant que consultant SEO technique, on peut identifier et recommander aux développeurs des améliorations plus poussées. Le Green SEO est à la croisée de ces 2 disciplines.

En général, ces recommandations SEO interviennent dans le cadre d’optimisation de la performance du site pour Google. Ce dernier communique depuis des années sur l’importance d’un site qui se charge vite pour l’internaute. C’est bon pour le chiffre d’affaires final et ça réduit les coûts de fonctionnement pour Google.

J’ai réalisé lors de l’optimisation de mon propre site, un article détaillant étape par étape les optimisations à mettre en place pour la performance de son site. Mon site étant modeste en terme de trafic, l’impact est relativement faible mais je l’ai plus fait par conviction et pour ne pas être le cordonnier mal chaussé.

L’impact en CO2 d’un même site sera différent en fonction de son trafic puisque chaque affichage de page par un utilisateur va générer un coût.

Exemple concret du bilan carbone d’un site important

M’occupant de la stratégie SEO de nombreux sites à forte volumétrie de trafic, j’ai réalisé le calcul avant/après un chantier d’optimisation du coût en CO2 généré sur l’un d’eux. Il s’agit du premier site de France dédié à la moto en janvier 2023, j’ai nommé Moto-Station.

J’ai pour cela utilisé l’outil Website Carbon.com

Voici une vue avant optimisation de la performance d’une page a afficher :

green seo : impact carbone site internet
Pour les non-anglophones, “la page est plus polluante que 91% des pages testées” et “4,16g de CO2 sont générés par visite”

On partait de loin sur ce site développé sur WordPress, les principales actions ont été :

  • Optimisation du code source qui, après des années d’existence et plusieurs développeurs différents ayant ajoutés leur touche, avait besoin d’une bonne cure d’amaigrissement. C’est assez commun de voir cela sur des sites ayant des années d’ancienneté.
  • Optimisation des images ayant été chargées sur le site sans bonne optimisation du poids.
  • Activation et configuration du cache serveur permettant d’éviter de nombreuses générations de pages.
  • Optimisation de l’affichage des ressources tierces (scripts, fichiers annexes, etc…).

L’impact est saisissant, on passe d’un des sites les moins optimisés au statut de très bon élève selon WebsiteCarbon !

green seo : impact carbone site internet
Pour les non-anglophones, “la page est plus propre que 77% des pages testées” et “0,22g de CO2 est généré par visite”

Je tiens à préciser que ce score est atteint sans aucune suppression d’images, de publicités ou quoique ce soit. La seule différence pour l’utilisateur est un temps de chargement beaucoup plus rapide et remarqué par les visiteurs !

Le score ci-dessus est calculé par page affichée, pour avoir le bilan carbone sur une année, il faut donc prendre le nombre de pages vues par an, et sur un gros site, ça chiffre vite !

En passant de 4,16g de CO2 par page à 0,22g sur un site qui fait 101,6 millions de pages vues par an, nous avons permis une économie de 400 000 kg de CO2 par an pour un seul site.

Selon l’ADEME, cela représente 231,2 millions de kilomètres en TGV par an !

Si on compare cette économie à un français moyen, cela équivaut à l’émission moyenne de carbone de 40 français !

Peut-on réduire encore plus l’impact carbone du site ?

Oui, il a été fait en parallèle un nettoyage des pages inutiles : 10% de contenus soit 6000 pages web en moins ont été supprimées. Elles n’étaient déjà plus visitées par des humains, cependant, les robots de Google passaient les voir régulièrement ce qui engendre tout de même un coût carbone. Plus celui du stockage sur le serveur qui n’est plus à faire.

Précision, ce coût carbone n’est pas calculé dans les résultats ci-dessus.

Conclusion sur le Green SEO

J’ai lancé ce chantier d’optimisation dans un but de bonnes pratiques SEO et d’amélioration de l’expérience utilisateur. Je savais qu’il y aurait une amélioration du bilan carbone mais j’étais loin de m’imaginer un tel impact pour un seul site !
Depuis j’ai répliqué cette stratégie sur les autres sites que mes clients me confient, permettant à mon échelle d’agir pour la planète tout en aidant mes clients à atteindre leurs objectifs.

Par cet article, je souhaite sensibiliser les propriétaires de sites Internet de l’impact qu’ont les sites Internet sur l’environnement. Et de toutes façon, que ces optimisations soient fait dans un but écolo ou non, elles auront un impact positif sur les résultats de l’entreprise, il serait donc dommage de s’en priver !

Laisser un commentaire